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L'Archiduc

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24/04
2013

Daan présente son dernier album: 'Le Franc Belge'

L’artiste flamand a présenté à l'Archiduc ce lundi 22 avril son dernier album: "Le Franc belge", chanté aux trois quarts en français. Un album audacieux, pétaradant, où il évoque "La Crise", ses "Etats unis" et les "Parfaits Mensonges" de ce monde. Rencontre avec un artiste sans ornières.
 
Aventureux, chargé d’ironie, un peu dingue, "très belge" est-on tenté de dire, risqué peut-être (on est curieux de voir comment il sera reçu en France). Tel est "Le Franc belge", nouvel album de Daan. Tout y semble permis. Par exemple, mêler - dans le morceau "The Kid" - Bob Dylan (forte influence), U2 (l’intro) et Abba (le piano). Chanter dans un français pas très académique. Jouer avec le mot "crise". Tromper l’auditeur ("Belle" est bien une chanson d’amour, mais dédiée à sa fille, comprend-on à mi-course). Ou encore composer un morceau pétaradant ("Irrelevant"), digne d’un western ou de "Dallas". Ce jouissif "Franc belge" confirme qu’à "trente-treize ans", Daan Stuyven est un artiste pas obsolète pour un sou. On savait que le chanteur flamand (bruxellois et wallon d’adoption) était francophile. De là à sortir un album écrit majoritairement en français (en tandem avec le cinéaste-dialoguiste Thierry Dory), il y a un pas. Qu’il a franchi allègrement. Sophie Lebrun paru dans La Libre Belgique.
 
Quand on retrouve Daan Stuyven, il est comme soulagé. « Neuf mois enfermé dans un studio, je devenais fou », nous avoue-t-il. Après deux ans de tournée, électrique et acoustique, il s’est remis au turbin pour un album intitulé Le franc belge. Un disque où, pour la première fois, il chante en français huit chansons.

Du coup, on a en mémoire cette fameuse dixième Nuit du Soir de septembre 2012 où il avait chanté Jacques Duvall en sa compagnie et celle de Benjamin Schoos et son groupe.

« Ce projet de disque est né dans la nuit du 23 avril 2012, je m’en souviens très bien. C’était une nuit sans concert, où je m’ennuyais. Je me suis mis à la guitare sèche et toute la nuit, les idées me sont venues, en écriture automatique. Même le titre Le franc belge. J’ai tout enregistré, je me suis donc retrouvé avec des heures de musique. Tout en français. À Paris, ils étaient intéressés par un nouvel album mais comme ils ne connaissent pas encore très bien mon univers, il aurait été plus difficile de le leur expliquer en anglais. »

Mais là où on s’attendait à retrouver aux textes son pote Jacques Duvall, c’est le réalisateur Thierry Dory qui signe tous les textes en français de ce disque : « J’adore Jacques, c’est un grand parolier mais je cherchais autre chose. Thierry avait réalisé le DVD de mon concert à Flagey, il connaît bien mon univers et quand je lui ai demandé si ça l’intéressait, il a écrit des paroles magnifiques. Il a un beau scénario de film pour moi mais le projet a été reporté. Cette double frustration a donc été sublimée dans la coécriture de ces chansons. »

Pour Daan, c’est donc un nouveau départ après ses débuts en 1998 avec Dead Man Ray et l’album Berchem : « Pour moi, c’est un nouveau défi. J’ai ressenti comme une fatigue à utiliser depuis toujours l’anglais. Quand ce n’est pas votre langue maternelle, vous épuisez vite votre vocabulaire. Le français fait partie de ma vie depuis mon enfance, quand j’écoutais Léo Ferré ou Charles Trenet. C’est venu par étapes. Mes copines – toutes francophones il est vrai – m’ont aussi fait découvrir des choses au fil des années. »

Le titre Le franc belge risque de bien amuser nos amis français : « C’est une façon de les avertir que je suis belge, qu’ils ne viennent pas après se plaindre de mon accent. Mon ambition est de développer mon propre univers en français, sans persiflages ni copies. C’est pour ça que j’ai évité des reprises. »

Daan réussit en tout cas son pari : Le franc belge est un très bel album où l’émotion fonctionne. Sur scène, Daan retrouve son groupe et, à la guitare, Geoffrey Burton que nous a rendu Cali.

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